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Constituer une archive photographique familiale

Un jour, par curiosité, j'ai mis le nez dans le carton de photos de ma grand-mère maternelle, la seule qu'il me reste. Un bon millier de tirages en vrac, peu légendés, pas du tout classés, la plupart en petit format. Mon aïeule se penchait au hasard sur les premières images du tas, essayant tant bien que mal de m'indiquer qui était qui. Jusqu'à ce que nous tombions sur un vieux cliché représentant trois femmes. Elles appartenaient sûrement à la famille de mon grand-père mais ma grand-mère n'était pas capable de les identifier. Cette image n'avait, pour ainsi dire, plus de valeur. Ces personnes, aujourd'hui probablement décédées, étaient définitivement oubliées. Leur souvenir n'avait pas pu arriver jusqu'à moi et cela m'avait troublé.

Au fil des décennies, et notamment depuis les années 80, les appareils de prise de vue se sont démocratisés et mon rapport à la photographie familiale est déjà très différent de celui de ma grand-mère. Avec le numérique, mes enfants auront un rapport à ce genre d'image qui sera encore différent du mien (j'ai 35 ans). Ils ont été, sont, et continueront à être photographiés et filmés régulièrement de leur naissance jusqu'à leurs derniers jours. Pour eux, c'est normal. Et quand bien même je ne serais pas équipé, j'aurais des amis prêts à m'envoyer dans l'heure des centaines de photos et de vidéos de mes enfants.
Mieux encore, mon fils aîné pourra constater que ma mère a eu le temps de l'aimer, de lui parler, d'être heureux d'être avec lui, avant de disparaître. Un témoignage visuel, et même audiovisuel dans ce cas précis, qui subsistera bien au-delà de ses premiers souvenirs d'enfant et qui n'aurait probablement pas existé de la même sorte avec la transmission « à l'ancienne » du souvenir, constituée par l'oral, éventuellement appuyée par deux ou trois photos.

Le numérique permet aujourd'hui de mieux conserver, documenter, partager et visualiser ces images. Mes photos du moment sont directement importées depuis mon appareil numérique vers un logiciel de catalogage. Elles sont automatiquement rangées par dossiers datés. En attendant la démocratisation des boitiers géolocalisés, je peux ajouter quelques métadonnées (mots-clés, légendes, coordonnées géographiques…) pour documenter mes clichés et même, si je le souhaite, les partager par internet, quelques minutes seulement après avoir appuyé sur le déclencheur de mon appareil. Aussi, l'écran permet l'économie du tirage, la vision en grand format, la possibilité de zoomer, et bien d'autres choses encore.

Mais alors, à côté de ce rapport nouveau à l'image, quid de ces vieilles photos sans légende et sans date, dispersées, abimées, parfois imprimées sur divers supports (exemple, la moitié des photos prises par mon père sont développées sur diapo), dont l'histoire se perdrait inexorablement — s'est déjà perdue — au fil des années et des disparitions de leurs auteurs ou de leurs témoins ?
Qu'en sera-t-il du vieux carton de ma grand-mère si je ne prends pas la peine, tant qu'elle est encore là, de numériser, classer, documenter, transmettre son contenu à mes cousins et à ma descendance ?

Il y a un peu plus d'un an, j'ai donc pris conscience que je devais commencer au plus vite cette transition des supports photographiques anciens vers le support numérique. Profiter de ce que le numérique permet aujourd'hui (scanners performants à prix accessibles, espaces de stockage confortables, ordinateurs rapides et fiables, logiciels adaptés) tout en profitant encore de la présence de certains anciens. Il y a dix ans, ça aurait été trop tôt et dans dix ans, j'aurais malheureusement peut-être perdu d'autres précieux témoins. Avec l'aide de mon père, de ses deux sœurs et de deux de ses cousines pour le côté paternel ; et avec l'aide de ma grand-mère et de sa sœur (174 ans à elles deux !) pour le côté maternel, je m'en suis occupé.
Cela fut long — plus d'une année à scanner, trier et à échanger sur le sujet, selon les disponibilités et les trouvailles de chacun — mais tous se sont pris au jeu. Nous disposons aujourd'hui d'une archive photographique numérisée comprenant environs 6 000 photos (+ 5 vidéos) au total, dont la datation s'étale de 1891 à 2006 (la majorité se situe entre 1938 et 1990).
Techniquement, cette archive est découpée en 3 parties : les photos provenant de mes parents ; celles provenant de ma branche paternelle ; et celles provenant de ma branche maternelle. Au final, seul mon père, ma sœur et moi avons accès à l'intégralité. En effet, il n'y a pas grand intérêt, d'un point de vue archivistique, à partager nos photos de vacances des années 80 avec le reste de la famille ; pas grand intérêt non plus à partager les photos de la branche paternelle avec les cousins de la branche maternelle. Au moment du partage, il y a un tri logique à effectuer pour que l'archive ne soit inutilement chargée (de même, mes cousines et tantes qui ont collaboré avaient pris soin de ne m'envoyer que des photos qui pouvaient concerner la famille, pas de photos personnelles).



Par ailleurs, il m'a semblé utile de partager cette expérience dans la suite de cet article, à destination de ceux qui, tout comme moi, souhaiteraient préserver et transmettre la mémoire (visuelle) de leur famille. Cette méthodologie est celle d'un amateur, elle s'est façonnée sur le tas, après plusieurs ajustements. À la fin de cet article, je terminerai par une rapide description d'autres moyens simples qui permettent de transmettre la mémoire, en complément des archives photographiques.


1 - Rassembler les images
Ça n'a l'air de rien mais lorsqu'on entreprend un tel projet, on imagine pas à quel point, au hasard de la vie et des transmissions, les photos d'une famille peuvent être dispersées. Dispersées entre frères, sœurs et enfants, mais aussi dispersées au sein même d'un même foyer. Une boîte par-ci, un paquet de films par-là, une boîte à diapo dans le grenier… On me rappelle deux mois plus tard pour me signaler qu'un nouveau lot vient d'être retrouvé, etc. Chacun a dû user du téléphone et fouiller un peu partout pour rassembler les photos concernant l'histoire de la famille, avant de me les transmettre.
Une cousine de ma grand-mère paternelle nous a envoyé des photos d'arrière-grands-parents dont personne, à part elle, ne connaissait le visage. Nous avons aussi découvert des photos du frère de mon grand père paternel, que personne n'avait jamais vu (ou su que c'était lui), ce qui nous a donné l'occasion de rentrer en contact avec une de ses filles (une cousine germaine de mon père, qu'il ne connaissait pour ainsi dire, pas). J'ai aussi pu traiter le carton de photos précieusement gardé d'un de mes deux oncles disparus. Concernant ma famille maternelle, comme ma mère était fille unique, ce fut plus simple. La sœur de ma grand-mère, un peu plus jeune et à la mémoire moins vacillante, en plus d'apporter son lot d'informations sur les images, a réussi un coup d'éclat en me ramenant des bandes super 8 que j'ai fait numériser sur le champ, dont une concernait le mariage de mes parents et une autre avait été tournée lors d'une réunion de famille chez les parents de ma grand mère, dans les années 60.
Lorsque tout le monde s'y met, on découvre parfois des choses dont on ne soupçonnait même pas l'existence. Je connais aujourd'hui le visage de quatre de mes arrière-arrière-grands-parents (autrement appelé trisaïeuls, pour les intimes), de tous mes arrières grands parents, et de dizaines d'oncles et de cousins éloignés qu'au mieux, pour quelques-uns d'entre eux seulement, je ne connaissais que de nom.

2 - Reconstituer et classer les séries
À ce stade, je me retrouve avec plusieurs milliers de photos sur négatifs, diapositives et tirages stockés un peu partout dans mon bureau. Très peu d'albums chez nous. Au mieux, des boîtes et pochettes regroupant quelques séries de tirages des années 80-90. Le reste, c'est essentiellement du vrac.
Pour reconstituer les séries d'images (celles qui étaient à l'origine sur un même film), j'ai procédé en plusieurs étapes : regrouper les photos par supports ; pour les tirages, les regrouper par formats ; les regrouper par types de papier ; et enfin, utiliser les références imprimées au dos d'une partie des images pour reconstituer les séries qui pouvaient l'être. Pour le reste, pas de miracle, on procède par indices visuels et par intuition. À l'occasion, on s'aperçoit aussi que certains tirages sont isolés et que l'on ne possède tout simplement pas le reste de la série, probablement « perdue » chez des cousins éloignés.
Je range chaque série reconstituée dans une enveloppe, en vue de la numérisation à suivre. Tant qu'à faire, j'essaye de classer les enveloppes dans un ordre qui soit le plus chronologique possible, même si c'est parfois approximatif — sachant qu'on pourra toujours affiner le classement chronologique par la suite, sur ordinateur.
Prévoir une grande table dégagée. Ne pas hésiter à investir le sol pour s'y retrouver dans les séries et avoir un minimum de vision d'ensemble. Nous sommes là dans un véritable travail d'enquête où l'esprit de déduction et la mémoire visuelle ne sont pas de trop. J'ai trouvé cette étape amusante.



3 - Numériser
Série par série, je numérise chaque image et chaque film. Si l'option de restauration automatique des couleurs de votre scanner s'utilise avec modération pour la couleur, elle demeure très efficace pour le noir et blanc. Aussi, s'agit-il de répertorier un maximum d'informations présentes sur les clichés au moment du scan : si une date se trouve manuscrite ou imprimée au dos d'un tirage appartenant à une série, cela nous donne l'année, voire le mois de prises de vue des autres photos de cette série. Si des textes sont annotés au dos d'un tirage, je les transcris dans mes fichiers images, via les commentaires Spotlight (sur Mac), dans un premier temps. J'ai pensé que la définition devait être confortable, au moins pour une impression de chaque cliché en 300 dpi, au format A4 (voire A3 pour certaines images que j'estimais importantes). On pourra ainsi profiter de cette acquisition numérique pour faire des retirages ou pour pouvoir zoomer sans peine dans une image depuis son écran 27". Ce serait bête de se priver de tout cela pour grappiller quelques centaines de mégas à l'heure où l'espace disque de nos machines se compte en centaines de gigas, et évolue d'année en année.
La nomenclature des fichiers images est capitale. Celle de mes fichiers commence par l'année (point d'interrogation sur le dernier chiffre si pas sûr — sans aucune info, on arrive généralement à estimer au moins la décennie) ; le numéro de la série (il faut garder le moyen d'identifier chaque série à n'importe quelle étape du processus) ou le mois (si certifié) ; si concerné, j'ajoute un lettre pour indiquer les infos recueillies sur les supports d'origine (D = date ; L = légende ; I = info, genre tampon de photographe ou autre élément distinctif — cela me permet par exemple de différencier les clichés bénéficiant d'une datation certifiée par annotation manuscrite de ceux qui sont datés approximativement) ; et enfin, on termine la nomenclature par le numéro du scan, pour être sûr qu'aucun fichier n'ait le même nom qu'un autre. Un tiret entre chaque référence.

4 - Constituer l'archive
Avec plus de 6 000 photos numérisées, il me fallait impérativement utiliser un logiciel de catalogage pour la suite des opérations. J'ai choisi Adobe Lightroom, qui offre une palette complète d'outils d'annotation, de classement et de visualisation. Je précise que d'autres logiciels permettent sûrement d'obtenir les mêmes résultats (ACDsee, Aperture, etc.) mais étant familier des logiciels Adobe et ayant entendu de bons échos de celui-ci, mon choix s'est intuitivement porté vers lui.
L'importation dans un tel logiciel permet de suite d'y voir plus clair, notamment grâce à la vue en petites vignettes, façon planche-contact. Je commence par affiner la reconstitution de mes séries et leurs datations (plus pratique qu'avec les 300 enveloppes éparses que j'avais avant le scan). On s'aperçoit que des séries ne sont pas tout à fait dans le bon ordre, qu'elles sont parfois encore divisées, on continue l'enquête en analysant les vêtements portés, l'âge des personnes et tout autre éléments permettant de dater et de documenter une image. Par exemple, sur une photo de repas de famille, chercher la femme qui porte un tablier pour savoir chez qui cela se passait.
Vient ensuite un gros travail de création et de positionnement de mots-clés. Au fil des images, des centaines de mots-clés ont été créés. Ils s'organisent en quatre principales familles : les personnes ; les lieux ; les évènements (Noël, armée, mariage, etc.) ; et les types de photo (portraits, groupe, photos d'identité…). De cette manière, chaque cliché comporte sont lot de mots-clés attachés indiquant les personnes photographiées, le lieu de la prise de vue (si connu), l'évènement attaché (s'il y a, et si connu) et le type de photo (si particulier).
Les annotation saisies à l'étape précédente dans les commentaires Spotlight sont copiées dans les champs de légende proposés par Lightroom.
Ces métadonnées sont incluses dans le fichier de chaque image (enfin dans un fichier invisible au format IPTC, attaché à chaque fichier image, pour être précis). Ainsi, s'agissant d'une norme répandue, si dans 10 ans je décide d'utiliser un logiciel de catalogage différent, mes métadonnées devraient rester compatibles ou tout du moins, convertibles. De même, sur Mac, le moteur de recherche du système (Spotlight) est parfaitement capable de prendre en compte les mots-clés insérés via Lightroom. Si je saisis mon nom dans Spotlight, le moteur me proposera, dans ses résultats images, toutes les photos où j'apparais et dans lesquelles je suis désormais taggé — pas testé mais j'imagine que cela fonctionne aussi sur le moteur de recherche de Windows.



5 - Documenter les clichés
Continuons. À ce stade, j'ai un catalogue Lightroom qui commence vraiment à ressembler à quelque chose, avec classement par date, mots-clés et parfois légendes. Le but de cette ultime étape de production est de faire participer d'autres membres de la famille pour valider collectivement les mots-clés ajoutés, ou pour ajouter des informations sur des personnes identifiées, des lieux ou des dates car la déduction, les souvenirs et les notes personnelles ont leurs limites. Une étape de peaufinage et de validation, en somme. Bien entendu, au final, sur le nombre, il reste tout de même quelques photos mal documentées et des datations très approximatives, mais l'essentiel est là.
On peut ensuite s'amuser à classer de manière plus fine, par exemple, en créant des dossiers pour chaque cercle familial (chez tel oncle, chez tel tante, chez les grands parents, etc.), ce que j'ai fait pour ma branche paternelle qui comportait originellement 5 frères et sœurs, ça permet de mettre un peu d'ordre sur les photos les plus récentes.

6 - Consulter l'archive (la récompense)
L'intérêt d'avoir utilisé un logiciel de catalogage, des classements par date et autres mots-clés permet ensuite un confort extrême en terme de consultation.
Outre les différents modes d'affichages proposés, je peux par exemple demander à Lightroom de croiser plusieurs mots-clés pour afficher en quelques secondes des photos bien précises. Par exemple, je peux tout à fait demander au moteur de recherche de Lightroom de m'afficher toutes les photos dans lesquelles mon père ET ma mère apparaissent. Si uniquement l'un des deux est photographié, la photo n'est pas prise en compte dans les résultats de cette recherche précise. On peut multiplier le nombre de mots-clés et de filtres de recherche à l'infini. Lorsqu'on a plus de 6 000 clichés en archives, on comprend de suite l'intérêt de fonctions aussi puissantes. À l'inverse, lorsqu'une photo est visualisée simplement, on est capable grâce aux mots-clés et aux éventuelles légendes attachées, d'avoir un aperçu synthétique de l'histoire de cette image (personnes, lieux et évènements photographiés). Seul bémol : sur Lightroom, on ne peut pas encore « zoner » les mots-clés sur une photo, à la manière d'un Flickr. Mais quand même, si dans un siècle, un de mes descendant à l'occasion de consulter cette archive telle quelle, il devrait tout à fait s'y retrouver — d'autant plus que j'ai fait un gros travail annexe de généalogie qui permet de situer dans la famille toutes les personnes photographiées.
Enfin, le partage est facilité. Je veux transmettre une partie de cette archive à des cousins ? Pas de problème, il me suffit de constituer (à l'aide des mots-clés, si besoin) une collection (un dossier fictif qui n'appartient qu'au catalogue Lightroom sans modifier les dossiers externes « en dur ») avec les photos de la branche qui les concernent et de faire glisser le tout dans un dossier ou sur un support numérique.



7 - Partager et conserver l'archive
Cela va paraître évident pour beaucoup mais attention ! Pour conserver des fichiers durablement, ne comptez surtout pas sur la durée de vie d'un DVD ou d'un disque dur (autour de 5 ans seulement). Le papier se dégrade mais au final, dans l'absolu, il se conserve infiniment mieux que les supports numériques actuels. Sauf que le numérique a un précieux atout : la facilité de copie et de partage. Copiez vos archives sur divers supports (par exemple, des DVD avec jaquette conçue aux petits oignons, pour retrouver l'aspect objet) et envoyez-en des copies aux membres de familles qui sont intéressés par le projet. Ainsi, si l'un perd ses fichiers, un autre en aura bien une copie encore utilisable. Alors qu'un fonds photographique sur papier devait être divisé au fil des successions (à moins de financer à chaque fois de couteux duplicatas pour que chacun ait les mêmes photos), un fonds photographique numérique peut au contraire être facilement dupliqué et partagé à l'infini, dans son intégralité. Rien de mieux pour conserver des fichiers photographiques pendant des… siècles, si tout cela se gère intelligemment.

Voilà comment ma grand-mère a pu revoir toutes les photos de son carton depuis mon ordinateur, dans l'ordre, documentées, en grand format, depuis son fauteuil.

Je précise que ce projet ne concernait que les photos de famille anciennes. Les photos plus récentes qui me concernent moi, ma femme et mes enfants, font l'objet d'une autre archive, évolutive, toujours sur Lightroom, qui elle, n'est pas partagée. Celle-ci comporte déjà près de 15 000 photos en quinze ans, et des dizaines d'heures de vidéo… Comme je l'écrivais, notre rapport à l'image n'est définitivement plus le même que nos aînés.
À propos des vidéos, rendues très accessibles par les appareils numériques compacts, elles sont pour le moment stockées à part. Depuis sa version 3, Lightroom permet de les importer et de les classer avec les photos mais leur visualisation n'est pas aussi confortable que pour les photos (visu dans fenêtre externe, via Quicktime) et même d'un point de vue archivistique, je trouve que le mélange des genres est encore compliqué à gérer. Selon l'évolution des logiciels, il est cependant fort probable qu'à terme, photos et vidéos finissent par être rangées dans la même archive.


Pour aller plus loin dans la transmission de la mémoire

• Au delà des archives photographiques, comme je l'écrivais, j'ai parallèlement entrepris un important travail de généalogie. Un complément qui permet de situer les personnes photographiées dans la famille et d'aider à la datation des clichés (grâce à l'âge estimé des enfants photographiés, notamment). J'ai déjà écrit ici même à ce sujet mais j'aimerais juste en profiter pour rappeler que la généalogie d'aujourd'hui est assez facile à pratiquer. La plupart des départements français disposent d'archives d'état-civil numérisées et librement consultables en ligne, du début du 20e siècle jusqu'au 15e siècle. Des sites d'entraide et de partage d'arbres permettent un travail d'enquête rapide et ludique (Geneanet.org, entre autres). Des logiciels dédiés à la généalogie permettent de stocker facilement les informations recueillies (j'utilise Hérédis). La généalogie ne consiste pas à seulement collectionner des noms mais aussi à comprendre son Histoire. L'État-civil permet aussi de connaître les origines géographiques, les métiers pratiqués, les adresses d'habitation successives, et bien d'autres choses qu'il serait compliqué de détailler dans cet article.

• J'ai également constitué une carte Google pour annoter tous les lieux connus se rapportant à la famille. Habitations des uns et des autres, lieux de vacances, de naissance, d'évènements divers. Cela me permet d'être plus précis sur la localisation des archives photographiques, en attendant que la géolocalisation se démocratise.

• Enfin, à défaut de tenir un journal, j'ai entrepris un travail de chronologie. Se souvenir des dates importantes du passé, noter celles du présent avant qu'elles ne s'échappent de ma mémoire. Compter aussi les petits détails du moment : la première leçon de judo de mon fils aîné et toutes ces petites choses inutiles qui font aussi la vie, en fin de compte. Tout cela est encore informel, noté sur carnet, mais je me prépare d'ores et déjà à mettre cela en forme plus sérieusement.

On le voit, au-delà de la parole et de l'écriture, la mémoire peut se transmettre par de multiples moyens. Pour tout vous écrire, je rêve en secret d'un logiciel tout en un, dédié à la mémoire, qui regrouperait au moins toutes ces formes d'archivage et d'annotation, de manière graphique, intuitive et ludique, à la manière d'un Feltron (qui publie des rapports annuels sur sa vie, dans une démarche artistique), mais dynamique et accessible à tous. Google va bien finir par nous sortir cela un jour… Et d'ici là, comme d'habitude, un petit malin va bien m'écrire en commentaire que ça existe déjà ;-)